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La Tourelle
Construction : Avt 1900
Architecte : Henri Boudin (1851-1912)
Base Mérimée - N°IA62000703
Accès : 8 rue Louis Gallet
Avec son air à la fois moyenâgeux, intemporel et solide, cette villa cache de nombreux détails très raffinés. Pas de date exacte de sa construction, mais elle apparait déjà sur un plan de 1894 et une jolie gravure sur verre nous dévoile son aspect d'origine. Son style original et éclectique reflète bien la mode et l'époque florissante des bains de mer.
Henri Boudin
Henry-Emile Boudin, achitecte de "La Tourelle", est né à Bailleul en 1851 et décédé à Lille en 1912.
En 1889 il est nommé membre de la Société régionale des architectes du Nord de la France.
Il participa à la construction de plusieurs édifices religieux à Lille (ND de Lourdes), Phalempin (St Christophe), St André-lez-Lille (St André). Son amour de la brique se révèle dans tous ces bâtiments. Ses deux fils, Marcel et Henry, furent aussi architectes.
Illustration : Plans originaux de la tourelle par Henri Boudin parus dans le livre "Petites maisons modernes de ville & de campagne" édité par Georges Fanchon à Paris en janvier 1901.
Le document décrit la construction, donne son métré, ses plans, le détail du budget de construction et son total de 13 400 Anciens Francs.
La brique
Les briques sont déclinées de multiples façons :
Le soubassement présente une alternance de briques vernissées, de dents d’engrenage, de boutisses (posées perpendiculairement).
Des bandeaux parallèles de briques vernissées, de boutisses, et de panneresses (posées en longueur) garnissent l’enduit gris de la façade, parfois en dents d’engrenage c'est-à-dire des lits alternés de briques posées en diagonale et droites pour obtenir un effet décoratif de saillies triangulaires.
Pour accentuer l’impression de solidité de la maison, les angles des façades sont renforcés par des pierres de taille en pointe de diamant qui apportent un peu de couleur à la façade.
Les briques des linteaux des fenêtres, posées en léger cintrage, sont verticales pour allonger les ouvertures.
Photo : Eglise de Saint André-lez-Lille réalisée en brique par Henri Boudin
Rue Louis Gallet
Cette photo représente la rue Louis Gallet avant la guerre de 40.
Au fond la tour de "La Tourelle" avant les rénovations. Le toit conique en poivrière était couvert d'ardoises et ouvert par quatre lucarnettes.
Endommagé pendant la guerre de 40 il fut rénové par Mme Fauquet après la guerre. Il a perdu les petites lucarnes et a été remplacé par un toit en zinc plus bas.
A l’avant plan de cette photo : Photo-Hall et la Maison Wijngaard proposent des développements et impressions de photos, en publicité bilingue français/anglais, la présence des touristes anglais étant très importante à l'époque.
Au fond de la rue, le chalet «Le Clos Godeleine», à gauche de la Tourelle, un des rares chalets en bois de Wimereux.
Louis Gallet
La rue porte le nom d'un librettiste et auteur dramatique français, Louis Gallet, Chevalier de la légion d’honneur.
Il a collaboré avec de grands musiciens, comme Gounod, Saint-Saëns, ou Bizet, et écrit environs 25 livrets d'opéras.
Il a aussi écrit des romans.
En 1856 il épouse Marie-Anne Sausse (1834-1894).
Il a fait construire deux villas à Wimereux : «Valentin» rue de la Gare, et le «Clos Marie» 12 rue Louis Gallet (avec l’entreprise Malahieude) ; cette dernière maison, encore visible, avait un escalier monumental qui permettait à Louis Gallet d’organiser des concerts et des représentations théâtrales.
Il décède à Paris en 1898 et son corps sera ramené à Wimereux dans le cimetière où reposait déjà son épouse.
Première construction
A l’origine la maison était plus étroite : Dans l'ouvrage « Petites maisons modernes » publié sous la direction d'Emile Rivolaen en 1903, elle est décrite comme un pavillon à la flamande parce qu’au lieu de s’étendre sur la surface du terrain qui le permettait, il s’élève sur deux étages. La cuisine et l’arrière cuisine étaient au sous-sol ; il y avait au rez-de-chaussée une unique et belle pièce s'ouvrant de 3 côtés. L’escalier à vis desservait tous les étages sans encombrer les chambres et pièces de vies, et « son enveloppe coiffée en poivrière à 4 lucarnettes, fait jouer au loin la silhouette élégante du chalet flamand » (E. Rivoalen).
Sur une porte de la maison, une très jolie gravure de style art nouveau sur verre, donne une bonne image de la villa primitive ; avant l'ajout d'un second corps.
La villa
Comme sa voisine de gauche, l'Etoile, mais dans un style tout à fait différent, la façade principale offre trois décrochements par rapport à la rue :
- La partie gauche, la plus en retrait, présente une lucarne faitière à fronton triangulaire, joliment décorée en-dessous du pignon flamand. D’après les premiers plans de la maison, cette aile du bâtiment est la plus récente.
- La partie centrale, sobre, est surmontée d’une lucarne jacobine qui a gardé son épi.
- La tour d’angle, percée de petites fenêtres est garnies de briques.
L’ensemble de la maison est couvert d’enduit et de briques, et les lucarnes ont toutes gardé leurs épis de faitage.
Le pignon Flamand
Les plus anciens pignons à gradins se rencontrent déjà dans l’architecture romane mais les exemples subsistants sont très rares.
Plus tard ces pignons ornent des édifices gothiques et renaissances, en particulier dans les régions germaniques.
Celui-ci n’a pas beaucoup de marches mais évoque pourtant ce type d’ornement qui était courant dans les Flandres et aux Pays-Bas.
L'auvent
L'auvent protège deux portes d’entrée, l'ancienne et la nouvelle.
Les métopes
Les corbeaux qui soutiennent le débord du toit sont séparés par des métopes dont les briques rouges et bleues, rappellent la brique vernissée bleue qui court le long de la façade.
Au centre des métopes, une petite fleur en céramique.
La tourelle
" L'escalier à vis de la tourelle monte de fond en comble sans embarrasser la distribution intérieure."
Dans Petites maisons de ville et de campagne, E. Rivoalen.
La base de la tourelle est un bel échantillon de dispositions de briques, et plusieurs bandeaux, tantôt simples tantôt plus travaillés, coupent la verticalité.
Entre ces bandeaux quelques petites fenêtres entourées de briques.
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